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Un curieux Sabre de Grenadier type 1767
Bonjour,
Voici une pièce intéressante : le Sabre de Grenadier type 1767.Le sabre n'est probablement pas de facture française. Mais il s'inspire très fortement des Briquets 1767, tant par ses dimensions que dans ses détails. Il a été fait à la même période, peut-être même aux débuts de la révolution.
Cependant, certains points importants ne sont pas d'origine. La forme de l'arc de jointure et du plateau de garde essentiellement.
Comme vous le verrez, cette arme est en très bon état, il n'y a aucun jeu, la lame est bien dans sa longueur.
Ce type de sabre apparaît dans l'Infanterie sous le règne de Louis XV. Cette arme va être règlementée sous le modèle de 1767.
Par dérision, les cavaliers - Hussards, Cuirassiers - lui donneront le surnom de " briquet ". En effet, la forme de leur poignée rappelait celle de l'outil avec lequel on allumait les feux en le battant sur un silex.
Ce Sabre n'est attribué qu'aux soldats des compagnies d'élite de l'Infanterie, les Grenadiers. Ce qui explique le prestige qui était attaché à ces petits sabres, malgré leur faible utilité tactique.
Le Sabre Mle 1767 va servir très longtemps et sera de tous les champs de bataille de l'Armée Royale jusqu'à la Grande Armée.
Des variantes "révolutionnaires" de ce sabre seront fabriquées dès 1790, se caractérisant par un dessin simplifié de la poignée - moulée d'une pièce - donc bien plus solide.
Je vous ai déjà présenté celui-ci :
http://graphistoire.eklablog.com/un-sabre-de-grenadier-modele-1767-90-a92839739
On montera également des lames réformées de sabres de cavalerie sur des poignées 1767, les armes manquant toujours plus que les hommes ... Je reparlerai de ces assemblages.
Voici le portrait du sabre, une arme compacte, relativement légère et toujours utile pour le fagot de bois au bivouac.
La garde est en laiton composé de deux pièces assemblées, la poignée proprement dite et l'ensemble garde-croisière. Remarquer sur la lame le poinçon à la Fleur de Lys entouré des lettres capitales P et R :Le dos de la poignée se distingue par un méplat prononcé. On remarque l'imposant bouton de rivure de la soie au sommet de la poignée :
L'arc de jointure et le plateau de garde sont assez inhabituels. Cette pièce provient d'une tôle de laiton assez mince, l'angle n'est pas carré et l'arrondi - épaissi à cet endroit - de la branche de garde est orné d'un trou. La pièce est terminée par une mortaise venant se bloquer sous la calotte :
Le plateau de garde est de forme triangulaire et comporte une queue en pointe de diamant. On remarque les oreillons qui bloquent la croisière dans la poignée et son crochet qui s'encastre dans une mortaise pratiquée sous le pommeau :
Description :
La lame est en fer, courbe, plate et sans gouttières. Flèche de 23 mm
Poignée en laiton fondu à 21 cordons, plateau de garde avec oreillons et queue en pointe de diamant, branche de garde aplatie mortaisée dans le pommeau.
Dimensions :
Longueur totale : 78,5 cm
Longueur lame : 64 cm
Largeur lame : 3,7 cm
Épaisseur lame : 4,85 mm
Poids : 0,78 kg
Marquages :
Sur la lame, capitales P et R entourant un poinçon à la Fleur de Lys.-----------------------------
En conclusion, c'est un témoin de notre histoire, probable prise de guerre, mais en état étonnamment frais compte tenu de son âge et des évènements qu'il a dû vivre.
A bientôt.
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