• Voltigeur du 22e Chasseurs 1848

    Nous sommes au siège de Rome en 1848.

    Comme d'hab, pourrait-on dire ! Manifestement, la France a une nette préférence pour faire la guerre en Italie.
    Ses vins, sa gastronomie, ses filles, ses monuments, sa douceur de vivre ... allez savoir ?
    Depuis plusieurs siècles, l'Italie attire les soldats Français, que voulez-vous que je vous dise !

    Voici le portrait de notre voltigeur, dessiné d'après une aquarelle de Boisselier.

    Un mystérieux personnage ...

    Qui sont les voltigeurs ?

    C'est l'Empereur Napoléon Ier qui a institué par décrets (mars 1804 et septembre 1805) au sein de chaque bataillon d'infanterie (de la Ligne et de la Garde) la mise sur pied d'une compagnie de voltigeurs qui deviendra la 3ème Cie du Bataillon.

    D'un effectif théorique total de 123 hommes, cadres compris, cette compagnie est recrutée au sein du bataillon en sélectionnant les hommes "bien constitués" et endurants, connus pour leur vivacité, leur rapidité de déplacement, leur audace au combat, leur sens tactique. Mais aussi et surtout chez les plus petits. Taille maximum : 4 pieds 11 pouces, c'est à dire 1,59 mètre. Les officiers et sous-officiers sont également choisis selon les mêmes critères.

    En effet, ces soldats devaient pouvoir êtres transportés en croupe par des cavaliers. Il fallait donc des "poids plume". Heureusement pour nos Hussards et autres Chasseurs, cette méthode de déplacement ne sera que très peu pratiquée.

    Les voltigeurs sont équipés d'un armement particulier. Ils reçoivent ainsi le fusil de dragon, plus court que le fusil de munition. Ils reçoivent aussi un sabre court, le Briquet, qui deviendra rapidement l'attribut des fantassins d'élite. Pour illustrer le prestige lié à ce sabre, il faut citer ce décret d'octobre 1807 qui imposait la suppression des Briquets. Il ne fut partiquement pas appliqué, plusieurs Colonels Chefs de Corps ayant fait valoir que leurs soldats étaient tellement attachés à leur sabre qu'ils seraient prêts à les payer de leurs propres deniers. Quand aux officiers et sous-officiers de voltigeurs, ils reçoivent - théoriquement - la carabine rayée.

    Toutes ces caractéristiques, ces armes spécifiques, ces missions particulières, la différence marquée d'avec le reste de "la ligne" vont entraîner l'apparition dans l'infanterie du phénomène d'élite combattante et qui existe encore de nos jours, par exemple les sections de recherche ou les compagnies d'éclairage et d'appui.

    Les voltigeurs sont des fantassins spécialisés. Ils ne combattent pas en ligne de bataillons sur 3 rangs comme tout le monde.
 Ils sont entraînés à se déplacer et à combattre hors formation, en "enfants perdus" comme on disait à cette époque. Dispersés sur le front de leur bataillon, ils marchent parfois à plusieurs centaines de mètres en avant.

    Leur rôle est de préparer l'engagement du bataillon : ils découvrent et reconnaissent le terrain, les cheminements et les obstacles comme les fermes isolées, les fossés, les broussailles, les bosquets, les clôtures, les ruisseaux. En cas de rencontre inopinée, ils ouvrent le feu à leur initiative sur les reconnaissances de l'ennemi, en visant de préférence les officiers et les cadres. A ce titre, ils sont entraînés à tirer avec précision, ce qui n'était pas le cas des fantassins de la ligne.

    Après les guerres de l'Empire, les compagnies de voltigeurs seront conservées au sein des bataillons, représentant - au même titre que les compagnies de grenadiers - l'élite de l'infanterie. Ils recevront une arme dédiée pour remplacer les fusils de dragons : le fusil de voltigeur, c'est à dire le fusil de munition, mais ne mesurant qu'1,42 m pour faciliter le chargement. En effet, les voltigeurs sont toujours recrutés chez les hommes de petite taille.

    Sous la Restauration, à l'abandon du sabre Briquet, les voltigeurs recevront le Sabre de Troupe à Pied Modèle 1831, communément désigné comme le Glaive 1831. Le port de cette arme, à la fois lourde et très courte, sera réservé aux voltigeurs et aux caporaux et sergents. C'était le signe visible que l'on appartenait à l'élite et à ce titre, un grand prestige compensait la faible utilité tactique de cette arme. D'ailleurs, ceux qui n'en n'auront pas lui donneront le sobriquet de coupe-choux ... pure jalousie !

    Revenons à notre homme.

    Notre homme appartient au 22e Régiment de Chasseurs (parements "bleu-jonquille"). Il est posté en sentinelle à proximité d'un bivouac ou il a laissé son sac.

    Sa qualité de voltigeur se reconnaît à ses épaulettes, son glaive 1831 et son fusil modèle 1822 T de voltigeur (évidemment !), tout récemment transformé à percussion.

    A bientôt.


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