• Ce matin : au diable le confinement !

    Je vais vous transporter au Château de Versailles pour y découvrir une très jolie épée de cour, faite sous le règne de Louis XV, vers 1760-1770.

    Elle appartenait à un bon oncle qui m'en fit cadeau il y a ... près de 45 ans.

     

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    Une épée de cour, qu'est-ce que c'est ?

    C'est une épée courte, légère et le plus souvent assez décorée.
    L'Étiquette en vigueur imposait le port visible de l'épée pour toute personne appartenant à la noblesse se rendant au château de Versailles, même sans rencontrer le Roi.
    Il existait d'ailleurs un service de location d'épées aux portes du château, permettant aux étourdis de se mettre en règle.
    Il s'agit cependant d'une véritable arme blanche apportant un sérieux moyen de défense à son porteur.

    Une épée de Cour vers 1760 - 1770

    Elle est plutôt courte avec ses 83 cm de longueur totale.
    La lame, droite, de section en losange, est à deux tranchants et une arête centrale.
    Elle mesure 67 cm de long, sa largeur au fort est de 2,8 cm.

    Une épée de Cour vers 1760 - 1770

    Elle a malheureusement perdu son fourreau ... et les cousins l'ont copieusement ébréchée en jouant au pirates ...

    Cette petite épée est néanmoins très intéressante par sa poignée et le décor de la lame :

    L'épée de Cour sous Louis XV

    La poignée est entièrement en fer, protégée par un arc de jointure assez fin et qui vient se bloquer dans un fort pommeau portant le bouton de rivure de la soie.
    La garde est composée d'un pontat ovale au pourtour à décor perlé, surmonté un pas d'âne lui-même surmonté par la garde et un court quillon.

    La poignée proprement dite est constituée d'une fusée en bois entièrement recouverte d'un filigrane de fil de fer en chainette bloqué par deux nœuds de fils de fer tressé.

    L'ensemble, assemblé serré, est resté bien solide tout en étant très léger. Il n'y a aucun jeu :

    L'épée de Cour sous Louis XV

    La lame est entièrement décorée de gravures qui se répètent à l'identique des deux côtés. Il reste des traces de dorures au fond de certains motifs.

    Un curieux motif à entrelacs est gravé en haut de la lame, surmontant un cartouche ovale portant notamment une étoile et une couronne, surmontant encore deux C majuscule entrelacés entourant une croix : 

    L'épée de Cour sous Louis XV

    Suivent des motifs floraux, puis, vers le milieu de la lame, deux personnages portant l'auréole l'un au dessus de l'autre chacun surmonté de son nom : St JOHANNES et St PHILIPPUS. N'oublions pas que le latin était (et est toujours) la langue officielle de l'Église : 

    L'épée de Cour sous Louis XV

    Enfin, le décor se termine en motifs géométriques divers ...

     

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    Cette très jolie pièce est le témoin de coutumes totalement incompréhensibles de nos jours.

    Il nous faut, pour comprendre notre histoire, accepter de nous défaire de tout ce que notre mode de vie actuel a fait de nous. Sans quoi, la tentation est grande alors, de contempler le passé avec des lunettes du XXIe siècle ... l'anachronisme est une maladie grave.

    Loin de n'être qu'un accessoire de mode, l'épée était le signe visible de la noblesse, catégorie sociale dévolue uniquement au métier des armes. Les nobles n'étaient pas assujettis à l'impôt ... hormis l'impôt du sang. Avant de détenir des privilèges de moins en moins bien tolérés, la noblesse avait surtout la charge de faire la guerre aux côtés du Roi.

    A bientôt.


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  • Ce soir, un petit sabre que nous connaissons déjà vient se rappeler à notre bon souvenir. 
    Nous avons déjà eu l'occasion de le présenter il y a 6 ans.
    Il s'agissait en fait de l'une des premières armes blanches de ma collection, offerte par mon vieux Papa il y a ... 35 ans !

    Un Sabre Briquet Modèle An XI de la seconde Restauration

    Nous voici donc en présence d'un nouvel exemplaire du Sabre Briquet Modèle AN XI :

    Un sabre Briquet Modèle An XI de la seconde Restauration

    Du fer, du laiton, du cuir ... l'équilibre des formes, des matières et des couleurs.
    C'est vraiment un très bel objet. 

    Un Sabre Briquet Modèle An XI de la seconde Restauration

    La lame est plate et sans gouttière, la pointe montre un contre-tranchant assez court :

    Un Sabre Briquet Modèle An XI de la seconde Restauration

    Ce sabre nous apporte plusieurs choses : un fourreau et un magnifique ensemble de poinçons et de marquages.

    En effet, première différence d'avec son aîné, celui-ci a un fourreau, complet et en bon état. C'est un fourreau de l'armée régulière, cela se voit au pontet brasé sur la chape. Ce pontet recevait une languette en cuir permettant d'assujettir le fourreau dans le gousset du baudrier. Les sabres destinés à la Garde Nationale recevaient un fourreau avec un bouton à la place du pontet.

    Ceci étant dit, ce fourreau n'est probablement pas LE SIEN, mais ce fourreau a été fait à Versailles comme l'attestent ses poinçons. Le sabre a été matriculé lors de son affectation en corps de troupe, on voit ci dessous le matricule 3101 frappé sur la garde. Normalement, le fourreau devrait avoir reçu le même matricule. Ici, le fourreau ne l'a pas.

    Le pontet de la chape et le matricule du sabre :

    Un Sabre Briquet Modèle An XI de la seconde Restauration

    Deuxième différence, le sabre possède son marquage réglementaire et ses poinçons de réception.

    Premier marquage, la mention VERSAILLES frappée sur la garde. En effet, cette ville abritait un établissement qui procédait à certains assemblages d'armes blanches. la Manufacture de Versailles fermera courant 1818 ... juste après avoir assemblé et validé ce sabre.

    Nous avons aussi la suite des poinçons des cadres de cet établissement :
    - Le poinçon N sur la poignée est le poinçon du Commandant Louis Nottret qui était inspecteur de 1816 à 1818.
    - Le B étoilé est celui du contrôleur Philippe Bick (1814-1818)
    - Le D étoilé est le poinçon du contrôleur Jean-Baptiste Deschaseaux (1806 à 1818)

    Le poinçon du Commandant Nottret et le nom de la Manufacture VERSAILLES :

    Un Sabre Briquet Modèle An XI de la seconde Restauration

    Le poinçon de Philippe Bick sur la garde :

    Un Sabre Briquet Modèle An XI de la seconde Restauration

    Les poinçons de J-B Deschaseaux et de Philippe Bick sur la chape du fourreau :

    Un Sabre Briquet Modèle An XI de la seconde Restauration

    Au dos de la lame, nous découvrons le marquage de la Manufacture ayant fabriqué la lame :
    Manufacture Royale du Klingnethal Janvier 1818.

    Un Sabre Briquet Modèle An XI de la seconde Restauration

    Nous avons aussi sur le plat de la lame les poinçons des différents cadres de Klingenthal :
    - celui du Chef de Bataillon Joseph KRANTZ, Directeur (1816-1818)
    - celui du 1er Contrôleur Jean-Georges BICK (1809-1824)
    - celui du Réviseur François LOBSTEIN (1804-1821)

    Un Sabre Briquet Modèle An XI de la seconde Restauration

    Comme la chape, la bouterolle est retenue par une agrafe :

    Un Sabre Briquet Modèle An XI de la seconde Restauration

    Sur cet intéressant petit sabre fait sous Louis XVIII, nous venons de découvrir deux Manufactures et six cadres dirigeants grâce à leurs poinçons. Une arme ancienne "se lit" comme un bon roman ...

    Et j'aime à souligner cette homonymie de deux contrôleurs différents appartenant à deux manufactures distinctes, portant le même nom - Bick de Klingenthal et Bick de Versailles - et ayant tous deux poinçonné le même sabre !

    A bientôt


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  • Bonjour à tous,

    Il est enfin arrivé !

    Le Sabre Modèle 1854 de Sous-Officier de la Garde Impériale

    Voici le Sabre Modèle 1854 de Sous-Officier d’Infanterie de la Garde Impériale.

    Le Sabre Modèle 1854 de Sous-Officier d'Infanterie de la Garde Impériale

    Comme vous le constaterez, il est magnifique.

    Le Sabre de S/Officier de la Garde 1854 est le dernier avatar de la longue série des Sabres d'Officier d'Infanterie Mle 1821. Ils sont quasiment identiques, présentation, dimensions, équilibre. Sa poignée est en laiton sans dorures mais avec décor de lauriers, de fleurons et de palmettes.

    La lame est quasiment neuve avec un marquage de toute beauté, cravate bien épaisse.
    Le fourreau est nickel, les garnitures sont bien serrées, le cuir solide et complet.
    C’est un fourreau postérieur à 1865 au cuir estampé. Matriculé 209 sur la chape.
    La poignée est en corne noire, branche de garde poinçonnée et matriculée 209. 
    Sabre et fourreau sont au même numéro. Sur une arme aussi rare, c'est exceptionnel.

    Son filigrane a été remplacé. Aucun jeu, aucune déformation. Enfin, une belle dragonne en cuir, complète et pas desséchée vient l’habiller.

    Le marquage au dos de la lame :
    Manufacture Impériale de Châtellerault - Mars 1856 - S. Officier d’Infanterie de la garde Mle 1854.

    Le Sabre Modèle 1854 de Sous-Officier d'Infanterie de la Garde Impériale

     
    Les poinçons de la poignée :

    Le Sabre Modèle 1854 de Sous-Officier d'Infanterie de la Garde Impériale

     
    La poignée, sa dragonne en cuir, le poli de la lame sur les 5 premiers cm :

    Le Sabre Modèle 1854 de Sous-Officier d'Infanterie de la Garde Impériale

     

    Le Sabre Modèle 1854 de Sous-Officier d'Infanterie de la Garde Impériale

     
    La chape du fourreau, son entrée à dos carré :

    Le Sabre Modèle 1854 de Sous-Officier d'Infanterie de la Garde Impériale

     
    La chape, avec son n° matricule 209 porté en tout petits caractères. Sa vis de maintien et les poinçons des contrôleurs et réviseurs, le cuir avec le tampon à chaud - quasiment effacé -du bourrelier :

    Le Sabre Modèle 1854 de Sous-Officier d'Infanterie de la Garde Impériale

     
    Voici les dimensions du sabre :

    Longueur totale dans le fourreau : 92 cm
    Longueur totale sans le fourreau : 90 cm
    Longueur de la lame : 75,5 cm
    Largeur maxi de la lame : 2,7 cm
    Épaisseur maxi de la lame : 9 mm
    Poids avec le fourreau : 1,10 Kg

    Ce sabre est exactement comme celui que Lhoste et Resek décrivent page 283 de leur bible. Sauf que le fourreau a conservé ses trois garnitures, sa chape est bien munie d’une vis …

    Il va rejoindre un vieux copain, ce Fusil de Voltigeur de la Garde Modèle 1854 :

    Le Sabre Modèle 1854 de Sous-Officier d'Infanterie de la Garde Impériale

     
    Pour finir, le voici en compagnie du Sabre d’Officier d’Infanterie Modèle 1821 (Manufacture Royale du Klingenthal Août 1822) :

    Le Sabre Modèle 1854 de Sous-Officier d'Infanterie de la Garde Impériale

     
    J'ajoute que cette arme est très rarement rencontrée.

    Effectivement, ces sabres n'ont équipé que les Sous-Officiers des Régiments d'Infanterie de la Garde :
    - Les 1er, 2ème et 3ème Régiments de Grenadiers de la Garde
    - Les 1er, 2ème, 3ème et 4ème régiments de Voltigeurs de la Garde
    - Le régiment de Zouaves de la Garde
    - Le Bataillon de Chasseurs à Pied de la Garde

    Soit 25 bataillons. Quelques centaines de sabres. Une toute petite production donc.

    A bientôt.


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  • Rebonjour à tous !

    En cette presque veille de Noël, voici le cadeau qu'une jolie petite fiancée à offert à un beau Sous-Lieutenant. Nous étions alors en 1825, sous le règne du roi Charles X.

    Le Sabre d'Officier d'Infanterie Modèle 1821

     

    Il s'agit d'un Sabre d'Officier d'Infanterie Modèle 1821 et qui a été commandé auprès d'un armurier privé. En effet, cette arme diffère par plusieurs points du modèle réglementaire.

    Le Sabre réglementaire porte un marquage réglementaire au dos de la lame, reprenant le nom de la manufacture et l'année de sa fabrication. Par exemple : Manuf Rle de Klingenthal - Mai 1823. La lame est en fer forgé - un acier en réalité - la garde est en laiton doré et la poignée est en bois recouvert de basane noire et filigranée de laiton torsadé.

    Ici, notre jolie fiancée a choisi un sabre avec plusieurs options que nous découvrirons plus loin.

    Au final, une très belle arme qui a certainement fait grand effet auprès de notre bouillant Sous-Lieutenant. Nous pensons cependant que les yeux brillants et les douces lèvres de la future épousée ont constitué des arguments également convaincants en tant que preuves de tendresse ...

    Pour finir, le beau cadeau de Noël 1825 est resté dans la famille de notre Sous-Lieutenant, lequel a fini sa carrière en 1859 au grade de Colonel, cinq fois blessé, 9 fois décoré, et en 1855 fait Chevalier de la Légion d'Honneur sous Sébastopol. Il décèdera en 1879, dans son lit, veillé par ses 6 enfants et ses 15 petits-enfants. Il y a belle lurette qu'il a oublié son cadeau de Noël, abandonné dans un coin du grenier. Et c'est tant mieux pour nous, car l'arme est restée quasiment dans son état d'origine. Dans les années 60, il a fini par être vendu entre un vieux piano et un service à café au détour de la succession de l'un de ses descendants. Et, bien plus tard, par atterrir chez moi pour mon plus grand plaisir.

    Comme quoi, les beaux yeux d'un Sous-Lieutenant de 1825 ont eu des effets à long terme ...

    Mais revenons à cette belle arme.

    Le Sabre d'Officier d'Infanterie Modèle 1821

     

    Le fourreau est complet, pas desséché ni décousu. Il a juste été plié durant pas mal de temps, mais comme il est resté bien souple, il n'y a aucune déchirure. Il est du modèle à deux garnitures, la chape et son bouton en forme d'écu, et la bouterolle. Le fourreau est en cuir noirci et cousu, il est sobrement agrémenté de deux minces filets en creux. Mais surtout, il existe encore !

    La chape et son bouton de suspension. Un remarquable état de conservation :

    Le Sabre d'Officier d'Infanterie Modèle 1821

     

    On ne peut qu'être séduit par l'équilibre des formes de l'arme, tout autant que par le jeu contrasté des matières et des couleurs. Une très belle réalisation :

    Le Sabre d'Officier d'Infanterie Modèle 1821 

    La poignée est magnifique. Un laiton rosé du plus bel effet, galuchat gris et filigrane tressé : il s'agit d'un travail artisanal très soigné. On remarque la discrète branche de garde naissant à la deuxième moitié de l'arc de jointure et venant rejoindre le plateau en son milieu. Le goût des armuriers français a été souvent une marque d'excellence :

    Le Sabre d'Officier d'Infanterie Modèle 1821

    Le Sabre d'Officier d'Infanterie Modèle 1821

     

    Le plateau de garde est creux comme on peut le voir ici :

    Le Sabre d'Officier d'Infanterie Modèle 1821

     

    Pour terminer notre description, voici quelques images permettant de comparer notre arme avec un autre sabre 1821. 
    Le modèle ce cette présentation est celui du bas de la photo. La flèche de la lame est moins prononcée autant que le module de la garde est plus épais. Mais cependant, il s'agit bien de deux sabres Mle 1821 :

    Le Sabre d'Officier d'Infanterie Modèle 1821

     
    Pour finir, voici les mensurations du sabre :

    Longueur totale avec fourreau : 95 cm
    Longueur de la lame : 76 cm
    Longueur du fourreau : 78 cm
    Largeur maximum de la lame : 30 mm
    Épaisseur maximum de la lame : 8 mm
    Poids du sabre nu : 740 grammes.

    À bientôt pour de nouvelles découvertes !


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  • Voici la Marine qui s'invite sur ce blog !

    Je vous présente ce Sabre de Bord Modèle 1833 plus connu du grand public sous le sobriquet de cuillère à pot en référence à sa garde particulière.

    Dans nos Manufactures (Klingenthal sera vite remplacé par Châtellerault), il remplace le Sabre de Bord Modèle AN IX dont il reste fortement inspiré. Il s'agit du dernier sabre spécifiquement fait pour la Marine qui, à cette époque, était toujours en bois et à voile. 

    L'assaut et la prise par abordage du navire enn emi était toujours prévu - c'était même un sport d'équipe beaucoup pratiqué dans la région de St Malo - et on avait donné à nos équipages des armes particulières destinées à un usage en milieu confiné. C'est ainsi que le Sabre 1833 côtoyait la Hache de Bord Mle 1833 et le pistolet de Marine Mle 1837.

    Le Sabre de Bord Modèle 1833

    D'un dessin fort simple, le Sabre 1833 est compact et plutôt court, dans son fourreau il mesure 82 cm de long.

    Le Sabre de Bord Modèle 1833

    La lame est solidement établie en fer forgé. Dimensions : 68 cm de longueur, 3,7 cm de largeur et 1 cm d'épaisseur au fort. Elle est légèrement courbe avec une flèche d'1,4 cm. La lame est plate et présente une large gouttière sur les 4/5e de sa longueur.

    La lame est ici d'une finition glacée, présentant la particularité d'un polissage en long, sauf sur ses 7 premiers centimètres ou l'on remarque un contre-poli. L'effet décoratif est étonnant. Une belle ancre est gravée de part et d'autre de la lame, l'enjalement de l'ancre se trouvant à la limite des polissages, anneau vers la pointe.

    Une forte cravate en cuir noirci est emprisonnée entre la lame et la poignée, elle sert à amortir le choc du sabre sur le fourreau.

    Le Sabre de Bord Modèle 1833

    Le marquage réglementaire est posé au talon de la lame : Manufacture Rle de Châtellerault Avril 1842 en cursives italiques.

    Le Sabre de Bord Modèle 1833

    La poignée est en fer forgé habillé de bois recouvert de tôle, elle présente 8 faces. La garde est en deux parties soudées, la garde proprement dite et une coquille arrondie enveloppant la poignée. Le point de rivure est classiquement au sommet. L'ensemble est peint d'une épaisse couleur noire.

    Le Sabre de Bord Modèle 1833Le Sabre de Bord Modèle 1833

    Le fourreau est en cuir noirci et cousu. Il est sobrement décoré de deux filets en creux. Il comporte deux garnitures en laiton agrafées de chaque côté :

    - La chape porte un large pontet qui possède toujours sa pattelette en cuir prévue pour se fixer à une boucle à ardillon portée par le baudrier.

    - La bouterolle qui se ferme par une bille en laiton.

    Le fourreau est resté souple et solide, mais on notera qu'il s'est rétracté de 3 mm dans sa longueur, preuve de son âge avancé.

    Le Sabre de Bord Modèle 1833

    La chape porte un minuscule poinçon : une ancre est frappée à son sommet, juste au dessus du pontet.

    Le Sabre de Bord Modèle 1833

    Magnifique témoin de notre histoire, cette arme est resté dans un état splendide. Manifestement jamais utilisé, sa lame n'a pas été aiguisée. On trouve encore cette belle arme chez les professionnels de l'arme ancienne ou sur les sites d'enchères, mais rares sont restés aussi fringants.

    Le Sabre de Bord Modèle 1833

    A bientôt

     

    Le Sabre de Bord Modèle 1833

     

     

     

     

     

     

    Source image : wikipedia


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  • Bonjour,

    Voici un Sabre Modèle 1767 composite, un "assemblage révolutionnaire" :

    Un sabre Modèle 1767 composite

    Certainement à la suite d'un accident ou elle a perdu sa lame, une poignée Modèle 1767 a été emmanchée sur une lame de récupération. Probablement celle d'un sabre de cavalerie, car très épaisse et possédant une large gouttière.

    Cette lame est fortement piquée et on n'y voit aucun poinçon ni marquage.
    (Je précise de ce n'est pas la lame d'un 1821, ni 1822 ni d'un 1845/55 )

    Gros plan de la poignée.
    Il s'agit bien d'une poignée Mle 1767 composée de deux pièces en laiton :
    - la fusée à 19 cordons et son énorme bouton de rivure
    - l'ensemble garde-croisière avec les faux oreillons et la queue en pointe de diamant :

    Un sabre Modèle 1767 composite
    Un sabre Modèle 1767 composite
    Un sabre Modèle 1767 composite
    Un sabre Modèle 1767 composite
    Un sabre Modèle 1767 composite

    Dimensions :
    Longueur totale : 84 cm
    Longueur lame : 70 cm
    Largeur lame : 3,2 cm
    Épaisseur lame : 8 mm

    Ce sabre a certainement équipé un grenadier d'une demi-brigade de la « levée en masse ».
    On avait tenté de supprimer le terme de régiment, trop connoté "royaliste" aux oreilles de certains conventionnels ...

    Ce type de sabre est de nos jours encore relativement courant, c'est même un thème de collection en tant que tel.

    Bonne visite et à bientôt.


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  • Bonjour,
    Voici une pièce intéressante : le Sabre de Grenadier type 1767.

    Le sabre n'est probablement pas de facture française. Mais il s'inspire très fortement des Briquets 1767, tant par ses dimensions que dans ses détails. Il a été fait à la même période, peut-être même aux débuts de la révolution.

    Cependant, certains points importants ne sont pas d'origine. La forme de l'arc de jointure et du plateau de garde essentiellement.

    Comme vous le verrez, cette arme est en très bon état, il n'y a aucun jeu, la lame est bien dans sa longueur.

    Un Sabre de Grenadier Modèle 1767

    Ce type de sabre apparaît dans l'Infanterie sous le règne de Louis XV. Cette arme va être règlementée sous le modèle de 1767.

    Par dérision, les cavaliers - Hussards, Cuirassiers -  lui donneront le surnom de " briquet ". En effet, la forme de leur poignée rappelait celle de l'outil avec lequel on allumait les feux en le battant sur un silex.

    Ce Sabre n'est attribué qu'aux soldats des compagnies d'élite de l'Infanterie, les Grenadiers. Ce qui explique le prestige qui était attaché à ces petits sabres, malgré leur faible utilité tactique.

    Le Sabre Mle 1767 va servir très longtemps et sera de tous les champs de bataille de l'Armée Royale jusqu'à la Grande Armée.
    Des variantes "révolutionnaires" de ce sabre seront fabriquées dès 1790, se caractérisant par un dessin simplifié de la poignée - moulée d'une pièce - donc bien plus solide. 
    Je vous ai déjà présenté celui-ci :
    http://graphistoire.eklablog.com/un-sabre-de-grenadier-modele-1767-90-a92839739

    On montera également des lames réformées de sabres de cavalerie sur des poignées 1767, les armes manquant toujours plus que les hommes ... Je reparlerai de ces assemblages.

    Voici le portrait du sabre, une arme compacte, relativement légère et toujours utile pour le fagot de bois au bivouac.

    Un Sabre de Grenadier Modèle 1767

    La garde est en laiton composé de deux pièces assemblées, la poignée proprement dite et l'ensemble garde-croisière. Remarquer sur la lame le poinçon à la Fleur de Lys entouré des lettres capitales P et R :

    Un Sabre de Grenadier Modèle 1767
    Un Sabre de Grenadier Modèle 1767

    Le dos de la poignée se distingue par un méplat prononcé. On remarque l'imposant bouton de rivure de la soie au sommet de la poignée :

    Un Sabre de Grenadier Modèle 1767

    L'arc de jointure et le plateau de garde sont assez inhabituels. Cette pièce provient d'une tôle de laiton assez mince, l'angle n'est pas carré et l'arrondi - épaissi à cet endroit - de la branche de garde est orné d'un trou. La pièce est terminée par une mortaise venant se bloquer sous la calotte :

    Un Sabre de Grenadier Modèle 1767

    Le plateau de garde est de forme triangulaire et comporte une queue en pointe de diamant. On remarque les oreillons qui bloquent la croisière dans la poignée et son crochet qui s'encastre dans une mortaise pratiquée sous le pommeau :

    Un Sabre de Grenadier Modèle 1767

    Description :

    La lame est en fer, courbe, plate et sans gouttières. Flèche de 23 mm
    Poignée en laiton fondu à 21 cordons, plateau de garde avec oreillons et queue en pointe de diamant, branche de garde aplatie mortaisée dans le pommeau.

    Dimensions :

    Longueur totale : 78,5 cm
    Longueur lame : 64 cm
    Largeur lame : 3,7 cm
    Épaisseur lame : 4,85 mm 
    Poids : 0,78 kg

    Marquages :

    Sur la lame, capitales P et R entourant un poinçon à la Fleur de Lys.

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    En conclusion, c'est un témoin de notre histoire, probable prise de guerre, mais en état étonnamment frais compte tenu de son âge et des évènements qu'il a dû vivre.

    A bientôt.


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  • Bonjour,

    voici un petit sabre assez rarement rencontré :

    Un Sabre de Grenadier modèle 1790

    Le sabre de Grenadier modèle 1767/90.

    Il s'agit de la version simplifiée du sabre de grenadier modèle 1767. Simplifiée car sa poignée et sa garde sont fondues d'un seul tenant. En effet, sur le sabre 1767, la poignée et la garde sont assemblées par brasures. L'ensemble est donc susceptible de se disloquer en cas de choc.

    Sur le sabre 1767/90, le dessin de la poignée est également simplifié, perdant les faux oreillons et la queue de garde décorée. L'énorme bouton de rivure en forme de gland est conservé car il conférait une grande solidité au rivetage de la soie.

    La poignée comporte 20 cordons et un dos faisant un angle assez marqué.

    La garde, plutôt épaisse, est marquée du fourbisseur Quantin, à Paris. Ce fourbisseur s'était établi à Paris en 1790. Cette pièce est faite d'un laiton pâle assez pauvre en cuivre. En effet, ce métal devenait une denrée rare à cause du blocus qui frappait la France.

    La lame " à la Montmorency " est la même que celle du sabre 1767, plate et sans gouttière. Elle présente une courbure assez peu prononcée. Elle ne présente ni marquage ni poinçon.

    Ce sabre a été fait pendant la Révolution, période qui a vu un foisonnement de fabrications de circonstance, plus ou moins hâtives, caractérisées par une grande variété de dimensions, de formes et de matières. Les ci-devant contrôleurs de l'armement ne contrôlaient plus rien, ce qui était le meilleur moyen de conserver leurs têtes ...

    Par exemple, on fabriquait des sabres d'infanterie avec des lames de sabres de cavalerie réformées et des fusils avec des pièces de rebut. Les besoins étaient tels que tout était bon pour armer les brigades de la « levée en masse ». 
    On retrouvera la même désorganisation 70 ans plus tard après la chute du Second Empire, lorsque le Gouvernement de la Défense Nationale fera flèche de tout bois pour équiper les bataillons de Mobiles.

    Le sabre :
    Un Sabre de Grenadier modèle 1790

    L'ensemble poignée - garde. 
    Notez l'énorme bouton de rivure et la forte épaisseur de la garde :
    Un Sabre de Grenadier modèle 1790

    La poignée vue de derrière, remarquez l'angle du dos : :
    Un Sabre de Grenadier modèle 1790

    La poignée vue de devant, notez le marquage du fourbisseur Quantin :
    Un Sabre de Grenadier modèle 1790

    Dimensions du sabre :
    Un Sabre de Grenadier modèle 1790

    Comparaison avec le Briquet An XI. 
    Les deux sabres ont la même dimension. Les bords de la lame du 1767/90 ne sont pas parallèlles, contrairement à celle de l'An XI : différence de profil des deux lames. Différence aussi dans l'alliage de laiton utilisé :
    Un Sabre de Grenadier modèle 1790

    A bientôt


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